Je suis une artiste de rue ; je ne chante pas mais je peins et découpe pour jouer et amuser la galerie ; j'aime aussi parler de mon travail et amener chacun à s'exprimer avec son cœur sachant en ce sens que l'expression graphique est à la portée de tous.
Les expositions collectives m'enchantent puisqu'elles ont généralement pour vocation de provoquer des rencontres folles, rares ou insolites entre créateurs...
Pourtant, je me demande encore ce qui m'a prit d'exposer en ce week-end de Pâques dans un village perché au-dessus de nulle part… sans avoir la possibilité de réunir un cheptel d'artistes locaux ; dans ce coin perdu à 700 mètres d'altitude, il est évident qu'il n'y aurait pas un rat !...
En effet, il manquait un vivier de « savoir-faire ». Par ici, pourtant, les artistes y sont nombreux mais ça et là éparpillés sur l'itinéraire de la Route des Vergers.
J'étais fort heureusement avec mon complice de toujours, compagnon de Beaux-Arts et artiste authentique, sans qui je n'aurais pas accepté cette exposition.
Lui, peintre paysagiste, présente ses acryliques aux signifiants iconiques forts en couleurs pures et format vertical, induisant les signifiés du cri, de l'appel d'un lieu sublimé originel...
Il me fallait un objectif pour ne pas perdre mon temps... Je décidai donc de m'intéresser au « regardeur actif » ; il deviendra au fil des heures mon terrain de jeu... nous allions ainsi deviser autour de l'art et des images et de leur sémantique.
Faisant référence au monde qui nous entoure, force est de constater que nous baignons dans une prodigalité d'images souvent confuses et banalisées parce que nous n'avons même plus le temps de décrypter leurs objectifs et leur rôle.
La massification des sigles, les affiches, les pubs, les docs, les expos de campagne... nous mènent au-delà du tangible, ils éprouvent nos sensations, nos perceptions et nous côtoyons le subliminal à notre insu... leur symbolique nous échappe.
Que signifie pour toi ce que tu vois ?
Comme je présente des pastels figuratifs, des bouilles d'enfant, des instantanés de gestes et d'expression où toi et moi pouvons nous projeter... le message paraît simple : il décrit des impressions... l'Enfance est le sujet, le « référent ».
La description sera la même par tous et l'interprétation sera toujours tributaire de la subjectivité du lecteur mais saura-t-il décrypter le message caché ?
En première analyse, la démarche de lecture sera la description ( ou dénotation ) des signifiants ( ce qui compose l'image ) pour les interpréter selon notre vécu et notre point de vue ( connotation ).
La deuxième lecture reprend l'image référente et s'intéresse aux détails, élargit l'interprétation des signifiants pour y ajouter le message linguistique ( le nom du tableau ). Une histoire se crée, les souvenirs apparaissent, ils font appel à l'émotion...
l'interprétation du tableau dépendra finalement de celui qui le regarde, de sa culture, de son époque, de son caractère, de sa sensibilité, de son âge, de son vécu, de son métier...
C'est gagné !... La communication est fluide, l'intérêt culturel de Patrice et Liliane génère l'enthousiasme, leur énergie positive avive les débats, ils n'ont pas leur pareil pour décoder ce que propose l'image ; leur ouverture d'esprit aura été en adéquation avec cette grammaire analytique. Ils ont porté l'image et l'ont transcendée non plus par le mental mais par la dynamique et l'émotion qu'elle suscitait.
Au fil des heures, je reste attentive et note les impressions devant les tableaux aboutis, la déstabilisation que procure les monochromes, les croquis qui donnent plus à ressentir qu'à voir...
Peut-être le message reste flou... «le regardeur» demeure passif, il reste consommateur d'image ; un tableau en vaut un autre, on ne sait que penser, on craint de communiquer ou de déplaire, d'affirmer une pensée, de s'exposer soi-même... alors, l'interprétation restera instinctive, superficielle, fugitive et l'image va s'estomper : elle n'est plus porteuse de signe, elle a perdu sa mission, elle n'a pas touché le cœur.
A 19 heures, il est temps de remballer, lorsqu' une petite femme aux cheveux noirs attendait patiemment devant « Maud et le Chat »... C'est toujours en fin de journée, à l'heure de la fermeture que les visiteurs se pointent... tout se bouscule, on se rencarde, se promet d'aller voir les uns et les autres, d'organiser mille ateliers... mon moulin à paroles m'étourdissait et vu le monde en quête de dialogue, son flux ne tarissait pas...
Enfin je me libère de mes velléités pour ENTENDRE les confidences de cette envoyée du ciel aux cheveux noirs ; elle pleurait la mort de son chat piqué le matin, ce chat noir et blanc ressemblait à l'image ! cette même image figurait sur l'affiche d'annonce... ce fut pour elle un jeu de piste qui la conduisit jusque dans ce village « pommé » en ce dimanche de Pâques...
Non... une image ne remplace pas le chat mais la petite dame en peine se projeta dans le devenir de son animal, « il est parti dans les bras de la fillette »...
Maintenant, je retourne dans la rue, la place et le temps y sont un avantage...
L'air, la lumière et la liberté favorisent la création et les jeux d'interprétation iconiques codés ; il faut du recul pour voir le tableau dans sa totalité, changer de place, découvrir les détails et les replacer dans leur ensemble... il faut aussi de l'espace et du temps... 16 tableaux plein jour ou contre-jour, deux par cimaises, ou flanqués dans des encoignures improbables, au hasard de l'agencement des murs ne donnent pas l'impact pédagogique attendu... Dehors c'est la vie : on parle, on rit,
on échange volontiers sans convention aucune, la visibilité est meilleure et les langues se délient.
On peut aussi ne rien dire mais ressentir dans le silence.
L'image ne doit jamais nous laisser indifférent, elle est un outil de communication, un langage.
- Message iconique du pastel « Les moineaux » ( pastel au centre de la photo ) :
Une petite fille mange ( dénotation )
Son expression laisse penser qu'elle est gourmande ( connotation )
Interprétation de l'image : c'est la sortie de l'école, une boulangerie se trouve sur le chemin, l'enfant s'empiffre avant de rentrer.
- Quels sont les « signifiants iconiques » : composition ( format, lignes de force, répartition des formes, rapidité d'exécution ), environnement et espace ( plan d'ensemble, plan moyen ou rapproché, gros plan...), couleurs et valeurs, technique...
Pastel sec sur papier d'emballage, exécution sommaire, les teintes monochromes montrent qu'il fait froid, l'enfant a faim, c'est l'hiver, les moineaux sont à l'affût...
En seconde lecture, l'interprétation sera élargie : L'enfant vit dans la rue, sa couette ressemble au plumage de l'oiseau, l'enfant n'a pas plus d'importance qu'un piaf, la même situation se retrouve dans tous les pays, symbolique représentée par la boule de cuivre...
- Message iconique du pastel « Siham » ( pastel à droite de la photo ) :
Descriptif littéral de l'image : portrait gros plan d'une jeune enfant aux cheveux noirs habillée d'un pull. L'ambiance se passe dehors, le pigment vert induit un feuillage indéfini et flou...
Descriptif interprété de l'image : elle porte son regard vers sa droite comme si elle fixait quelque chose de précis, le sens des traits du pastel et la direction des cheveux donnent la direction du regard porté...
Les cheveux sont balayés par le vent, ils ne sont pas peignés...
Le pull est élimé et semble avoir été enfilé maintes et maintes fois...
Son regard n'est pas tranquille, elle fronce son sourcil gauche... le menton plissé et le coin des lèvres retiennent ses émotions où se mêlent inquiétude et peur, défense et colère, injustice et acceptation...
L'enfant est finalement face à l'incertain, affronte la fatalité de la vie...
Par la caresse sur le chant du pastel, sa sensibilité est à fleur de peau.
C'est une enfant de la guerre, une enfant d'aujourd'hui...
Message linguistique :
Le titre « Siham » associé à l'image peut évoquer espoir, renaissance et renouveau avec sa phonétique « six âmes ».
Selon les métiers, les vécus, les expériences de chacun, les réponses à l'analyse se révéleront des miroirs parlants au travers desquels chacun sera invité à mieux se connaître, à mieux se comprendre.
et le tour est joué pour un support au pastel tendre,
velouté, soyeux, délicat...
Sur le chant du pastel, le geste doit être doux, réfléchi ;
du bout des doigts lisser à peine ;
Ce papier est vivant :
chaque fibre s'imprègne de pigment... (attention aux poussières domestiques !)
Les superpositions doivent être légères et prévues...
Le fixatif inutile.
C'est toujours la fin de l'été,
pour Cyrianne, c'est l'heure du bilan...
Par centaines les peintures, illustrations, essais
explosent les cartons à dessin, étouffent les murs et les recoins...
Au fil des nouveaux départs et déménagements, la charge est lourde...
Pourtant, chaque œuvre oubliée puis remise au jour
est un élan de vie avec un passé, un présent, un futur...
Cyrianne vibre avec les émotions,
les formes, la couleur, les techniques,
les graphismes, la communication...
C'est son âme qui parle...
et c'est son cœur qui offre.
C'est le fin de l'été,
Cyrianne délivre ses œuvres,
La voilà qui les donne à tout va,
à l'autre, indifférent ;
à l'autre, consommateur d'images...
Que sait l'autre de cette création ?
Prendra -t-il soin de ce bout d'existence ?
Du regard seul va-t-il la nourrir ?
L'oublier au fond d'un tiroir ?
L'œuvre est un éclair, une onde,
une idée qui vient titiller notre enfant intérieur.
Le geste ainsi, n'est pas un don, il est Trans-mission.
Couchant des premières neiges 30x20cm. Pastels tendres sur papier artisanal à grain ultra-fin à partir de pâte de papier de listing informatique. Fond de tableau : Papier de grain moyen issu de pâte de papier ordinaire (brouillons, pubs...) et de fleurs de lavandin
Illustration pastel tendre 50x65cm sur papier Kraft
« Au Val des Ours, faisant fi de l'herbe mouillée, je saute par-dessus ma bécane, l'envoie dinguer au diable, me plaque au sol sur un lit de fougères et disparaît dans les herbes hautes. Je retrouve ma cachette restée intacte depuis mes tendres années, un poil en hauteur, enfouie dans un bourrelet de terre sèche, sertie dans les griffes d'une vieille souche... Un renard n'aurait pas mieux fait !...
Ici, en tapinois, en permanence sur le qui-vive, j'attendais qu'on m'appelle, j'étais prêt à bondir. Je jouais au chat, insaisissable et furtif détectant toute présence imperceptible, devenu expert à retomber sur les pointes des pieds, jambes fléchies pour absorber les chocs. Je touche cette terre noire à l'odeur douceâtre sous laquelle Geo repose tout près de Mère Blanche... Cette terre m'a porté, élevé, construit, je l'ai vu pâlir et rire, elle vit et respire comme un être vivant. Mes doigts plongent dans l'herbe froide, s'enfoncent dans cette terre d'argile et marquent le sceau d'un sans nom, libre comme le vent. »
Viens... je te raconte !... Si vous souhaitez voter pour la Nouvelle « Le mioche »(lien direct), il est nécessaire de créer un compte avec une adresse mail et un mot de passe en cliquant sur « S'INDENTIFIER ou S'INSCRIRE» (lien direct), en haut et à droite de la page d'accueil.
En balade au cœur de l'enfance d'un homme libre sur fond « rousseauiste » où l'éducation s'appuie « sur la préservation des qualités naturelles de l'enfant et assure plutôt des savoir-faire concrets que des savoirs livresques »... Thématique d'un promeneur solitaire à l'occasion du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778) sur Wikipédia.
Merci à Cyril, Damien, Julian...
Merci à Emma ma chère amie de colle et Dame de cœur qui m'a tendu la main en votant pour « Le Mioche », me faisant part avec justesse et subtilité de son ressenti publié dans un article sur son blog : « De Cyrianne à Aldébaran, shortEdition »
Voir la rubrique " Ma démarche créative " dans la colonne de droite de mon blog.
Rappel de la législation
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- "Dialogues avec l'Ange" -
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éditions Aubier
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éditions Aubier
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Baird T. Spalding -éditions J'ai lu
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- "Quand le dernier arbre aura été abattu... Quand la dernière rivière aura été
empoisonnée... Quand le dernier poisson aura été pêché... Alors on saura que l'argent ne se mange pas..." GO KHLA YEH dit "Géronimo"